Votre client aimerait avoir une piscine intérieure. Ce n’est pas un problème en soi, car en tant qu’installateur professionnel de piscines, vous connaissez les ficelles du métier et vous relevez donc ce défi avec plaisir. Mais qu’en est-il de la déshumidification de l’air ? La surface d’eau d’une piscine intérieure libère de la vapeur d’eau en quantité. L’humidité relative peut même dépasser les 95%. Une humidité aussi élevée n’est pas seulement oppressante et désagréable, elle constitue aussi un environnement propice au développement de moisissures et de bactéries. Un système de déshumidification est dès lors incontournable dans toute piscine intérieure.

Avec un bon déshumidificateur, vous pouvez maintenir l’humidité relative de l’air à environ 60-65%. Cela améliore la qualité de l’air, empêche la formation de moisissures ou de bactéries et est essentiel pour la durabilité du bâtiment. L’évaporation peut être partiellement évitée grâce à l’installation d’un volet roulant. Un volet maintient autant que possible la chaleur et l’humidité dans la piscine et vous remarquerez immédiatement la différence. Mais un volet n’est pas parfaitement hermétique. Donc de l’air humide s’échappe malgré tout dans la pièce. Il n’est pas rare non plus qu’un peu d’eau se dépose au-dessus du volet roulant et s’évapore également. Un volet sera par conséquent toujours utile, mais il ne pourra pas remplacer un déshumidificateur.

À QUOI FAUT-IL ÊTRE ATTENTIF ?
Un dispositif de déshumidification d’air doit avoir une capacité d’assèchement adaptée à la surface de l’eau et à l’espace. En outre, il est essentiel d’utiliser le bon filtre à air. Le déshumidificateur doit aussi pouvoir résister aux chloramines présentes dans l’air. L’endroit où vous placez le déshumidificateur joue par ailleurs aussi un rôle dans le résultat. Heureusement, la plupart des appareils modernes répondent largement aux exigences de qualité requises. Il existe même des variantes ‘intelligentes’ sur le marché, que vous pouvez connecter au système domotique d’une habitation ou au système de gestion des bâtiments d’une piscine publique. Différentes options de montage permettent de répondre aux exigences spécifiques de chaque maître d’ouvrage.

CONDUITS D’AÉRATION
De nos jours, presque toutes les piscines publiques couvertes sont équipées d’unités de ventilation valables qui peuvent être raccordés aux conduits de ventilation pour une déshumidification optimale de l’air. Mais c’est également une bonne solution pour les projets privés. La principale condition est que vous calculiez avec l’architecte les installations nécessaires lors de l’élaboration des plans du bâtiment et de la piscine. Il est en effet difficile d’intégrer le dispositif de déshumidification et les conduits de ventilation a posteriori. Les déshumidificateurs connectés aux conduits de ventilation assurent une distribution optimale de l’air dans la pièce grâce aux grilles d’admission et d’évacuation. Cela garantit également un fonctionnement presque silencieux. L’utilisation de canaux à l’extérieur de l’espace de piscine offre par ailleurs davantage de possibilités pour l’aménagement de l’espace de piscine de manière élégante et stylée. Ce dernier aspect a pris de plus en plus d’importance ces dernières années, car la plupart des piscines sont des perles d’architecture.

Contrairement aux appareils encastrés, les dispositifs de déshumidification apparents sont plutôt limités en matière de débit d’air et de capacité de chauffage. Un déshumidificateur intégré au système de ventilation de la maison, également appelé déshumidificateur à canaux, vous donne la possibilité de traiter toute la pièce avec un seul appareil. Un avantage qui n’est pas passé inaperçu auprès des architectes. Les nouvelles piscines sont de plus en plus souvent équipées d’un système de déshumidification d’air dans un espace technique enterré. L’avantage est qu’il ne pourra en principe jamais rien arriver à l’appareil et que l’entretien annuel est grandement facilité. A fortiori si l’espace accueillant le déshumidificateur est suffisamment grand. Lors de l’entretien, les filtres à air et le remplissage de gaz seront vérifiés.

POMPES À CHALEUR
Un système de déshumidification n’est pas complet sans pompe à chaleur intégrée. Dans les piscines publiques, les pompes à chaleur obtiennent même un COP de plus de 7. Le COP (coefficient of performance), indique entre autres, l’efficacité des pompes à chaleur. Plus le rendement est élevé, plus le COP est élevé et plus la pompe est économique. La formule pour calculer la valeur du COP est, en principe, très simple : énergie fournie/énergie consommée. Ainsi, une pompe à chaleur qui, par exemple, fournit quatre kWh de chaleur et n’a besoin que d’un kWh d’électricité pour le faire, a un COP de quatre. Veuillez noter que cette valeur décrit toujours l’efficacité maximale dans les conditions les plus favorables. Ainsi, un COP de sept n’est certainement pas mauvais pour une piscine intérieure. Et contrairement aux pompes à chaleur air/eau classiques, le COP d’un déshumidificateur avec pompe à chaleur est le même en hiver qu’en été. Outre la pompe à chaleur, pensez à intégrer un récupérateur de chaleur passif qui permettra de réduire considérablement la consommation.

CHAUFFAGE
Lorsque la piscine n’est pas en fonctionnement, la circulation d’air et la sous-pression dans la piscine couverte sont mises en sécurité. Une batterie de chauffage compense les pertes de transmission lorsque la pompe à chaleur ne fonctionne pas afin de limiter l’évaporation dans la piscine. Dès que la pompe à chaleur procède à la déshumidification, la batterie de chauffage s’arrête ou se limite à soutenir la pompe à chaleur lorsqu’il fait très froid dehors. Dès que la piscine est remise en service, on procède à l’apport d’air frais. Cet air frais transite par le récupérateur passif et transporte l’énergie résiduelle récupérée dans l’air chloré vicié. À son tour, la pompe à chaleur récupère une grande partie de l’énergie se trouvant encore dans l’air vicié. La pompe à chaleur réinjecte ensuite – avec un rendement et une température élevés – cette chaleur dans l’air frais envoyé dans l’environnement de piscine ou, éventuellement dans l’eau de piscine. La plupart des piscines sont dotées de fenêtres relativement grandes, ce qui entraîne un risque de chaleur excessive, même au début de l’été. Grâce à l’apport d’air frais en quantités importantes (qui, grâce au by-pass, ne se réchauffe pas, ni via le récupérateur passif, ni via la pompe à chaleur, ni via la batterie de chauffage), vous pourrez limiter la chaleur et garder un environnement intérieur agréable. Lorsqu’une pompe à chaleur est déjà présente dans l’habitation pour le chauffage, celle-ci pourra également contribuer de manière énergétiquement efficace au chauffage de l’air dans l’espace piscine. Il suffira de la relier à la batterie de chauffage. Pour une distribution égale et efficace de l’air et de la chaleur, on aura recours à des grilles à fentes. Ces grilles sont faciles à installer et sont à peine visibles. En les plaçant tout près des châssis de la piscine, vous empêcherez la condensation. Elles peuvent être utilisées dans tous les bâtiments et garantissent un apport d’air sans courants d’air, une condition importante, car les courants d’air froids sur la peau mouillée sont très désagréables pour les nageurs.

Texte : PiscinesPro
Photographie : Studio PSG